Décès du cinéaste Gérard Oury, le père de La Grande Vadrouille
NICE, Alpes-Maritimes (Reuters) - Le cinéaste Gérard Oury, rendu célèbre par des comédies comme Le Corniaud, La Grande Vadrouille, La Folie des grandeurs et Les Aventures de Rabbi Jacob, est mort jeudi matin dans sa maison de Saint-Tropez (Var) à l'âge de 87 ans.
La Grande Vadrouille, Le Corniaud et Rabbi Jacob sont dans toutes les mémoires, cela fait partie du patrimoine des familles françaises, de ses films qu'on voit et revoit avec un bonheur identique", a dit le Premier ministre."Gérard Oury est aussi un merveilleux représentant de l'esprit français, de l'humour, de la générosité, de la tendresse, avec des scènes mémorables qui appartiennent presque à nos vies", a-t-il poursuivi.
LE MAITRE DU DUO COMIQUE Sorti en décembre 1966, La Grande Vadrouille, avec en vedette Louis de Funès et Bourvil, irrésistible duo comique déjà réunis dans Le Corniaud, avait attiré plus de 17 millions de spectateurs - le plus gros succès en France jusqu'à la sortie de Titanic en 1998.
Gérard Oury naît le 29 avril 1919 à Paris, fils d'un violoniste, Serge Tenenbaum.A 17 ans, il suit les cours de René Simon et entre au Conservatoire aux côtés de Bernard Blier et François Périer. Pensionnaire de la Comédie française en 1939 et 1940, il monte sur scène dans Britannicus mais doit bientôt fuir les lois antijuives du régime de Vichy et partir pour la Suisse.
Revenu en France après la guerre, il joue au théâtre tout en abordant quelques seconds rôles au cinéma, et passe à la réalisation en 1959 en tournant La Main chaude.En 1961, Le Crime ne paie pas, avec Louis De Funès, est son premier succès comme réalisateur.
Trois ans plus tard, les pérégrinations en Italie et dans le sud de la France de son "corniaud", Antoine Maréchal (Bourvil), manipulé par l'ignoble trafiquant Léopold Saroyan (De Funès), sont un succès phénoménal, avec 12 millions de spectateurs.
Succès confirmé et dépassé par La Grande Vadrouille près de trois ans plus tard, une comédie sur fond d'occupation allemande, avec un aussi époustouflant qu'irritant Louis de Funès en chef d'orchestre irascible, Stanislas Lefort, et un Bourvil aussi tendre que benêt, le peintre en bâtiment Augustin Bouvet.
Ce sont ensuite Le Cerveau (1968), La Folie des grandeurs qui réunit en 1971 Louis de Funès et Yves Montand, Les Aventures de Rabbi Jacob (1973), L' As des As (1982) avec Jean-Paul Belmondo, toujours de grands succès populaires.Gérard Oury réalise deux films avec le blond feu follet Pierre Richard, La Carapate (1978) et Le Coup du parapluie (1980). Ce sont ensuite des comédies comme La Vengeance du serpent à plumes, Vanille fraise, La Soif de l'or, qui rencontrent moins de succès.Les films s'espacent peu à peu.
En 1993, Gérard Oury reçoit un César d'Honneur. En 1996, il signe Fantôme avec chauffeur, avec comme vedettes Philippe Noiret et Gérard Jugnot, puis en 1999 Le Schpountz.En 2001, le Festival de Cannes lui rend hommage en lui remettant un "Trophée du Festival".
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