Un mot pour un autre : halte aux confusions
Certaines personnes soucieuses avant tout de susciter la polémique plutôt que de construire sont avides de raccourcis. Les écueils définitionnels, l'absence de rigueur nécessaire à la maîtrise de certains concepts sont leur pain quotidien.
Ainsi emploient-ils un mot pour un autre. La logique confusionnelle, l'agitation des passions est certes plus facile à produire qu'une réflexion construite sur ce qui est depuis plusieurs décennies l'objet de recherche de plusieurs philosophes spécialisés.
Le multiculturalisme, n'est pas le communautarisme.
Unité ne veut pas dire absence de particularité. Mais accord sur des valeurs fondatrices.
L'unité de l'Etat est maintenue par le partage de valeurs communes.
La nation est civique. C'est à dire fondée sur le partage d'un projet politique commun, sur une histoire commune, sur des valeurs sacrées.
La nation n'est pas fondée en France, comme en Suisse ou en Allemagne sur des référents d'ordre ethniques ou culturels.
Néanmoins la reconnaissance des particularités, dans le partage des valeurs républicaines, est nécessaire à la juste reconnaissance fondatrice de l'identité de chaque individu. Ainsi chaque individu a le droit et doit pouvoir partager la culture de son peuple s'il le souhaite. Ce qui est essentiel c'est que le droit des groupes ne se substitue pas au droit de l'individu sujet.
Le jacobinisme a porté, dans sa vénération extrême, les prémisses des formes de totalitarisme ainsi qu'Anatole France a pu le montrer dans les Dieux ont soif.
Le multiculturalisme tempéré, ainsi que le propose le philosophe Alain Renaut, suppose le respect des droits individuels qui peuvent comporter les droits culturels, mais assurer la liberté de l'individu au sein du groupe.
Il ne semble pas que les individus portugais peinent à s'extraire de leur communauté, à penser par eux-même, ou subissent un assujetissement de leur volonté individuelle. Par conséquent parler de communautarisme témoigne d'une ignorance conceptuelle totale, ou d'une volonté de polémiquer primant sur un souci de réflexion.
Bref avant d'employer un mot pour un autre nous conseillons 3 livres :
Dominique SCHNAPPER, communauté de citoyens
Alain Renaut, qu'est ce qu'une politique juste
Charles Taylor, multiculturalisme, différence et démocratie
Sophie pour la voix.
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