dimanche, août 13, 2006

aujourd'hui 16e conférence internationale sur le sida

In le Monde

"REDOUBLER D'EFFORTS

Depuis que l'épidémie de sida est apparue, les scientifiques ont déployé d'immenses efforts pour tenter de mettre au point des médicaments et un vaccin préventif contre l'infection par le virus (VIH) responsable de cette pandémie.

Une étude concernant plus de 22 000 malades traités en Europe et en Amérique du Nord a montré que le VIH était de mieux en mieux contrôlé chez les personnes infectées et sous traitement.

Mais elle fait aussi apparaître que le risque de mourir dans les cinq années suivant l'instauration du traitement n'a que très peu évolué. Quant à la possibilité de disposer à court terme d'un vaccin préventif, les perspectives sont minces et il reste beaucoup à faire en recherche fondamentale sur le comportement du virus.

Les efforts de prévention comme ceux pour lutter contre les discriminations et les préjugés ont commencé à donner des résultats tangibles. Cependant, dans plusieurs régions du monde, la situation faite aux femmes comme les attitudes à l'égard des groupes ayant des pratiques à risque donnent une idée du chemin qui reste à parcourir.

Depuis 2001, où les Nations unies ont tenu une assemblée générale extraordinaire sur la riposte au sida, la réponse internationale n'a cessé de progresser. En 2005, l'objectif de mobiliser entre 7 et 10 milliards de dollars à cette fin a été atteint et environ 1,5 million de malades des pays pauvres - sur les 6 millions qui en auraient besoin - avaient accès aux traitements.

Moins d'un mois après avoir octroyé 287 millions de dollars à des recherches sur un vaccin préventif contre le VIH, la Fondation Bill et Melinda Gates vient d'annoncer qu'elle donnait 500 millions de dollars sur cinq ans aux Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Mais il faudrait dépenser chaque année 31,2 milliards de dollars pour combattre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.

Avec le dispositif Unitaid et la taxe sur les billets d'avion, la France et une quinzaine d'autres pays, dont le Brésil et le Royaume-Uni, ont lancé un mécanisme de financement pérenne. Mais cela non plus ne suffira pas. Toronto devrait donc être pour les scientifiques et les militants des associations l'occasion d'inviter le monde à redoubler d'efforts. "

Paul Benkimoun
Article paru dans l'édition du 13.08.06