Alfred DREYFUS
Centième anniversaire de la réhabilitation d'Alfred Dreyfus
antisémitisme et entourages malfaisants.
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Alfred Dreyfus a choisi de faire carrière dans l'Armée.
Ses qualités intellectuelles et sa rigueur morale le désignent pour siéger à l'Etat Major au bureau de la guerre.
Un document parvenu à ce bureau prouve que des informations secrètes, intéressant la défense nationale, ont été communiquées à une puissance étrangère. C'est le bordereau.
Il est évident que la fuite provient de l'état major français.
Le colonnel Paty de Clam, antisémite connu, imagine un scenario simpliste. Il n'y a qu'un juif au bureau de la guerre.Il s'appelle Alfred
Dreyfus. Le traitre ne peut être que lui.
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Dreyfus comparait devant le conseil de guerre.
Au moment où un verdict d'innocence va être prononcé en faveur de Dreyfus, Paty de Clam fait parvenir irrégulièrement au conseil de guerre un document secret. Ce document n'est pas communiqué à la défense.
On saura plus tard que ce dossier n'intéresse pas la défense nationale. Il ne s'agit que d'un roman feuilleton sur les aventures amoureuses de quelques personnes importantes de l'Etat Major;
Colonels et généraux se cocufient allégrement. Ces commérages indiscrets sont classés Secret Défense.
Sur la base de ce document insignifiant mais secret le conseil de guerre considère que la signature figurant sur le bordereau est celle de Dreyfus. Il condamne le malheureux à la dégradation militaire en public et à la déportation à l'île du diable.
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Sur cette île règne le diable.
Epuisé de fatigue, angoissé pour les siens, malade pour l'injustice implacable descendue sur lui, indigné de la férocité des humains, brisé par un coup inattendu du destin, il n'attend pas la délivrance que pourait apporter la mort.
Fils du peuple de Dieu, rien ne pouvait éteindre sa foi hurlante. Rien ne pouvait briser son espoir silencieux.
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Et pendant ce temps là, des changements d'affectation interviennent à l'Etat Major et au bureau de la guerre.
Le colonel Picart devient responsable du bureau de la guerre. Il reçoit un télegramme émanant d'une puissance étrangère, adressé à Esterhazy, lequel mène grande vie et fréquente beaucoup de femmes très onéreuses.
Le colonel Picart se fait porter le dossier de Dreyfus. Il entreprend une analyse de chaque pièce. Il découvre que le bordereau comporte la signature d'Estérasy et non celle de Dreyfus.
Pendant que Dreyfus souffre le martyre à l'île du diable, en France, la trahison continue. L'erreur judiciaire devient évidente, ainsi que le complot militaire.
Le colonel Picart respecte la discipline militaire. Pas de scandale. Mais il prévient tous les reponsables de l'Etat Major.
Les généraux Mercier ,Boifdeffre ,Gonce,Billot sont convaincus par Picart de l'innocence de Dreyfus. Mais pour eux si Dreyfus est innocent, l'Etat Major devient coupable.
Les entourages entrent en action.
Parmis les conseilleurs, le général Pallieux et le commandant Ravary, font le siège de l'Etat Major. Selon eux, Dreyfus, coupable quoique innocent, c'est moins grave qu'une erreur de l'état major. Ils font valoir que l'armée risque la déstabilitation, en apprenant que l'état major peut se tromper.
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Le conseil de guerre est à nouveau convoqué. Dreyfus est condamné une seconde fois. Esterasy reste un soupçon qui gène l'Etat Major. Déféré devant le conseil de guerre Estérasy est acquité. Dès lors si Esterasy est innocent Dreyfus est coupable.
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Le colonel Picart est écarté de l'Etat Major. Expédié en Tunisie pour participer à des opérations dites de pacification, on peut espérer qu'il y trouvera la mort.
Les fripouilles, qui composent les entourages, font donner la presse antisémite. Un nid d'intrigue fait régner sa loi immonde.
Les entourages sont à l'oeuvre pour enfoncer Dreyfus. Ils réclament que les généraux jugent sans raisonner, comme ils envoient les soldats au feu sans raisonner .
Picart reprend le combat pour la vérité. C'est un militaire qui sauvera l'honneur de l'armée.
Les politiques mal informés des procédures militaires, donnent dans un premier temps une image d'hésitation.
Ils finiront par pénétrer dans le combat quand il s'achève. Jules Guesde prendra sa place parmis d'autres au premier rang des grands orateurs au service de la vérité.
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Mais surtout, le 6 juillet 98 un grand quotidien publie une lettre ouverte d'Emile Zola . Le grand poète courageux énumère les turpitudes l'une après l'autre, de nombreux généraux appartenant à l'Etat Major.
De son côté Mathieu Dreyfus, frère d'Alfred procède à une dénonciation publique d'Esterasy, comme le vrai signataire du borderau trompeur.
Le roman feuilleton organisé par les antisémites et propagé par les menteurs des entourages, se dévoile au grand jour.
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Dreyfus revient. Il est acquitté. Il retrouve son grade et ses droits. Il a vécu des années d'horreur mais c'est un militaire et un homme d'honneur. Il ne porte aucune plainte.
Après avoir quitté l'armée au terme de sa carrière, il pourrait écrire ses mémoires douloureuses. On devine la fortune que rapporterait le récit de ses malheurs, qui ont émus la France entière. Il refuse de publier.
Il ne connait que la dicipline, même quand il n'y est plus tenu. Il se tait.
Il laisse seulement queques notes pour son fils.
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Cette abominable affaire ne fera pas disparaitre l'antisémitisme Bernard Lazarre un des défenseur de Dreyfus, écrira une fantastique histoire de l'antisémitisme depuis les origines. Les malheurs insuportables de Dreyfus, annoncent la Schoa et Auschwitz.
Les entourages verreux sont toujours à l'oeuvre et partout. Ils continuent à tacher de boue les personnalités qu'ils servent et surtout les petites personnalités comme à Puteaux, qui subissent leur chantage.
Comme l'écrit Emile Zola dans sa lettre au chef de l'Etat :" ne soyez jamais prisonnier de votre entourage".
L'hydre antisémite, infatiguable crime de l'humanité en folie, doit être anéantie aussitôt, partout où elle réapparait.
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La réabilitation de Dreyfus reste dans l'actualité.
Son souvenir dans la nuit de l'île du diable, porte la France et même l'humanité dans l'aurore de la fraternité humaine.
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Charles Ceccaldi-Raynaud
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